Lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs en Guadeloupe

2 octobre 2025

Un séminaire départemental pour renforcer la prévention et la protection

Le 30 septembre, de nombreux acteurs étaient réunis, à l’initiative du Département Guadeloupe, autour d’un séminaire inédit consacré à la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs. Cet événement marque une étape décisive dans la stratégie lancée à la suite de la sélection du Conseil départemental comme lauréat d’un appel à projets national sur ce sujet sensible.

Une réalité encore trop méconnue

Si la prostitution des mineurs reste peu médiatisée, elle n’en demeure pas moins préoccupante. Les études nationales estiment à environ 150 le nombre de situations par département. En Guadeloupe, les services sociaux constatent surtout une hausse de la prostitution dite « de bas niveau » : jeunes en difficulté de socialisation, parfois suivis par l’Aide sociale à l’enfance, exposés via les réseaux sociaux ou entraînés par des pairs.

La majorité des situations concernent des jeunes filles (73 %), mais aussi des garçons (25 %) et, dans une moindre proportion, des jeunes transidentitaires (2 %). L’entrée dans ces pratiques peut intervenir dès le collège, parfois dès 12 ou 13 ans.

Un engagement collectif indispensable

Lutter contre ce phénomène impose une mobilisation globale. Le Département ne souhaite pas agir seul : l’Aide sociale à l’enfance, les services de santé, la justice, les forces de sécurité, mais aussi l’Éducation nationale et le secteur associatif sont appelés à unir leurs efforts.

Une dynamique déjà enclenchée

Depuis le début de l’année 2025, plusieurs actions structurantes ont été menées :

• formations pour 250 professionnels de la protection de l’enfance ;
• ateliers de travail associant ASE, PMI, PJJ, parquet, gendarmerie et police ;
• rencontres autour du rôle des réseaux sociaux dans ces dérives.

Le séminaire du 30 septembre a réuni près de 250 acteurs – experts, professionnels du soin, magistrats, forces de l’ordre, personnels éducatifs – pour approfondir trois axes : prévenir, repérer, protéger. Prévention des situations à risque, protocoles de signalement et modalités de mise à l’abri et de reconstruction des victimes ont été largement discutés.

Et après ?

Dans les deux prochaines années, le Département veut renforcer son plan d’action autour de quatre priorités :

• intensifier la prévention auprès des professionnels, des parents et du grand public ;
• améliorer la protection des victimes grâce à des lieux sécurisés et des accompagnements adaptés ;
• accentuer la lutte contre les auteurs, qu’il s’agisse de proxénètes, de réseaux ou de clients ;
• combattre les discours de banalisation et rappeler que les mineurs ne peuvent en aucun cas être considérés comme consentants.

« Mieux connaître pour mieux agir » : telle est l’ambition affichée par le Département, qui invite l’ensemble des partenaires institutionnels, éducatifs et associatifs à poursuivre ce combat collectif pour protéger les enfants et adolescents de Guadeloupe

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